Avec 700 km de côtes et d’abondantes ressources en eaux continentales, le Sénégal bénéficie d’un fort potentiel aquacole. Ce secteur connaît une croissance soutenue depuis plusieurs années. La production nationale est passée de 1 000 tonnes en 2008 à près de 15 000 tonnes en 2020, essentiellement des poissons, crevettes et huîtres.
L’aquaculture est ainsi devenue la première source de produits halieutiques du pays devant la pêche artisanale. Elle représente 40% des exportations de produits aquatiques, ce qui en fait un pilier économique. Le gouvernement en a fait une priorité avec des objectifs ambitieux : atteindre 100 000 tonnes de production et créer 40 000 emplois à l’horizon 2023.
Une dynamique portée par l’innovation technologique
Cette croissance spectaculaire de l’aquaculture sénégalaise s’explique par des efforts d’innovation permanents. De nouvelles techniques de production en eau saumâtre ont été introduites pour les crevettes et les poissons (tilapia, capitaine…). Des programmes de R&D avancés ont permis d’améliorer la productivité et la qualité grâce à une meilleure alimentation et génétique.
L’aquaculture intensive en bassins en terre se développe et l’ostréiculture a fait un bond en avant. Des technologies comme l’IoT, le big data ou l’imagerie satellitaire commencent à être utilisées pour surveiller à distance les sites aquacoles. Autant d’innovations qui placent le Sénégal à la pointe en Afrique de l’Ouest.
Des défis à surmonter
Malgré ces avancées, des défis subsistent pour pérenniser ce secteur prometteur. L’aquaculture souffre d’un manque de structuration de la filière, d’un accès difficile aux financements et d’un déficit de compétences techniques. La pression foncière liée à l’urbanisation menace aussi certains sites aquacoles.
Pour relever ces challenges, l’accent doit être mis sur la formation professionnelle, l’organisation des producteurs et l’appui financier aux PME innovantes. La planification spatiale doit également intégrer cette activité. À ces conditions, l’aquaculture Sénégalaise pourra confirmer sur le long terme son rôle moteur pour la sécurité alimentaire et le développement économique national.